Les institutions européennes engagées dans la lutte contre la désinformation et le greenwashing

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SÉQUENCE INTERVIEW
Thierry Libaert
Conseiller au Comité économique et social européen,
collaborateur scientifique au Earth & Life Institute

S’emparer des sujets urgents de la désinformation en ligne et du green washing, c’est la mission poursuivie par Thierry Libaert. Mais quelles sont les véritables avancées en la matière au niveau de la Commission européenne ?

Namas Pamus par Gaspard Combes, Québec, Canada

virginie speight. Il semblerait que vous cumuliez les responsabilités.

Thierry Libaert. En fait, je suis conseiller au Comité économique et social européen depuis 2010. Je préside la catégorie Consommateurs et Environnement qui est censée réunir l’ensemble des associations de consommateurs et des associations de protection de l’environnement au niveau de l’Union européenne. Parallèlement, je suis collaborateur scientifique au Earth & Life Institute qui est un centre de recherche en sciences de la Terre à l’université catholique de Louvain, en Belgique. Par ailleurs, pendant plusieurs années, j’ai été professeur en sciences de la communication dans cette même université.

V.S. Comment la Commission européenne renforce-t-elle le Code européen de bonnes pratiques contre la désinformation ?

T.L. C’est récent, c’est vraiment une démarche nouvelle, le premier Code ne date que de 2018. Pour être précis, la Commission européenne s’intéressait déjà au sujet de la désinformation, mais uniquement sous l’angle géopolitique, quasi militaire. C’est véritablement à partir de 2020 qu’il y a eu un premier Code de conduite sur la désinformation. Mais récemment, au début de l’été, un nouveau Code a été publié pour un renforcement des pratiques de lutte contre la désinformation avec un point nouveau très important : le sujet de la désinformation en ligne. Les annonceurs sont liés aux flux publicitaires, ce que l’on ignore généralement. Pour avoir un ordre d’idées sur les flux publicitaires pour l’Union européenne, c’est à peu près 400 millions d’euros. Pour le reste du monde, c’est environ 2,3 milliards d’euros. Plus de la moitié des dépenses de publicité dans le monde va dans la sphère digitale, les réseaux sociaux, le Web, etc. Et 80 % de la publicité dans l’espace digital, c’est ce que l’on appelle de la publicité programmatique.

Une publicité qui s’effectue sans intervention humaine, puisque ce sont les ordinateurs qui sont à la manœuvre. Ce système publicitaire fait en permanence des offres aux annonceurs pour… (Suite de l’article dans le magazine N°19)