Sidney Rostan et Simon De Myttanere, respectivement fondateur et cofondateur de Bioxegy nous rappellent que le secteur de la construction peut former la trame d’un avenir plus responsable. [Par Virginie Speight]
Sidney Rostan, CEO expert et conférencier français du biomimétisme. Intervient régulièrement devant les cadres de grands acteurs européens, ainsi qu’en universités et grandes écoles. Simon De Myttenaere, COO spécialiste en écologie urbaine et conseiller auprès de dirigeants en politique sociale et environnementale.
Virginie Speight. Pourriez vous nous présenter Bioxegy ?
Sidney Rostan. Bioxegy est le spécialiste français du biomimétisme. Cette approche R&D consiste à s’inspirer de l’ingéniosité des mécanismes et des fonctions des organismes vivants pour innover. Pour faire simple, on prend modèle sur les propriétés de la nature ! En tant que bureau d’ingénierie et d’études expert, nous travaillons avec les départements R&D ou innovation d’industriels français et européens. Notre mission est simple : imaginer, concevoir et développer des technologies inspirées de l’intelligence et du savoir-faire du vivant !
Simon de Myttenaere. Bioxegy couvre un large éventail de secteurs industriels : celui des mobilités, incluant autant l’automobile, l’aéronautique, le ferroviaire, les mobilités douces, et aussi la santé, l’énergie, le luxe, l’agroalimentaire,…et… bien sûr la construction ! Ce qui nous amène à travailler entre autres avec un fabriquant d’équipements de chantier sur des questions touchant à la laitance de béton, ou avec la RATP sur des sujets touchant à l’infrastructure souterraine et à la qualité de l’air. Nous interagissons à la fois avec des fleurons nationaux, des ETI et des PME régionales, pour peu qu’elles poursuivent un objectif nécessairement contemporain : celui de gagner en valeur ajoutée et en soutenabilité.
V.S. Comment le biomimétisme fait-il le lien entre la biologie et l’architecture ?
Sidney Rostan. Posons déjà le contexte : la nature orchestre le quotidien de millions d’espèces dans ces vastes réseaux que sont les écosystèmes. Elle conçoit, construit et maintient donc l’habitat et la mobilité des ressources et des organismes vivants. On aboutit sur un ensemble de principes particulièrement optimisés et d’approches techniques ou opérationnelles éprouvées. C’est ce que nous appelons l’échelle écosystémique, particulièrement utile à l’échelle d’un quartier, d’un projet d’urbanisation ou d’aménagement. C’est une promesse importante pour les promoteurs immobiliers, par exemple pour orienter leurs ambitions et projets. À une échelle plus fine, le biomimétisme est technique. On s’inspire des mécanismes naturels pour répondre à des défis précis relatifs au bâtiment ou à ses composants : thermorégulation, sobriété énergétique, gestion de la lumière, conception des structures, choix et utilisation des matériaux, acoustique…
Simon de Myttenaere. Les opportunités très variées dépendent généralement de la volonté du client et de sa capacité à tenter avec nous de nouvelles aventures architecturales, pas encore comprises, forcément plus osées, plus frugales, plus rebelles et évidemment plus futuristes ! Et évidemment il n’y a pas meilleure inspiration que le vivant pour penser un modèle de société respectueux de l’environnement. Son objectif est bien celui d’apporter des technologies plus sobres dans leur consommation de ressources ou d’énergie, plus équilibrées et donc mieux pensées. On s’appuie sur les principes parcimonieux présents à bien des égards dans la nature…