« Un ouvrier sur le chantier produit de la valeur ajoutée sur seulement 25 % de son temps, là où l’industrie est plus proche de 85 %. »
Nous n’entendons jamais parler de productivité dans le monde de l’immobilier et du bâtiment. On y parle du prix du foncier, du prix des matériaux, du manque de compétences et de formation, de l’augmentation des taux d’intérêt, et surtout de l’État qui ne donne pas assez de subventions… Personne ne s’intéresse jamais au manque et donc à la mauvaise productivité du secteur et de son impact sur les coûts et sur la qualité. Tout le système immobilier repose sur l’atteinte des objectifs financiers du projet par la contrainte des acteurs sur toute la chaîne de production ; on ne cherche pas le meilleur, mais celui qui passe dans le prix.
Les réglementations de plus en plus nombreuses créent de la complexité, la chaîne d’acteurs est de plus en plus longue, les interfaces complexes. Mais ne nous y trompons pas, c’est également le cas dans les autres domaines : automobile, naval ou aéronautique. Pourtant, la qualité des produits a considérablement augmenté alors que les prix ont diminué. La différence, c’est que, dans ces industries, la transformation industrielle et digitale a été opérée il y a longtemps, ce qui n’est absolument pas le cas dans le monde de l’immobilier et de la construction qui tente de produire des opérations immobilières et des bâtiments complexes avec des méthodes et des organisations du passé devenues obsolètes.
Résultat : un maître d’ouvrage doit employer aujourd’hui deux fois plus de collaborateurs pour faire le même volume qu’il y a vingt ans. Et un ouvrier sur le chantier produit de la valeur ajoutée sur seulement 25 % de son temps, là où l’industrie est plus proche de 85 %.
LA CONSTRUCTION INDUSTRIALISÉE, REMÈDE À TOUS LES MAUX ?
En Europe, le Royaume-Uni et la Scandinavie ont su trouver, depuis une quinzaine d’années, des solutions au manque de logements, à la hausse des prix et à la baisse de la qualité. L’industrialisation y est considérée comme… (Suite de l’article dans le magazine N°22)