Le champignon, ça a du bon pour la construction

4686

Le mycélium est un produit résiduel de la culture des champignons, des pleurotes entre autres. Il rentre déjà dans la composition des panneaux d’isolation et briques écologiques. Les matériaux à base de mycélium possèdent de bonnes propriétés thermiques, sont ignifuges et ne produisent pas de gaz toxiques. En outre, ils pourraient réduire notre dépendance aux énergies fossiles. Les recherches menées dans plusieurs laboratoires et universités ont débouché sur la construction de bâtiments surprenants à partir de mycélium. Les projets qui ont retenu notre attention ont tous remporté des prix aux États-Unis ou en Europe.

Projet lauréat « Burlasite »,
signé par les architectes australiens de Simulaa,
Biennale d’architecture de Tallin, en Estonie.

Un des dérivés des champignons, le composite du mycélium représente un champ d’investigation prolifique pour les matériaux de construction qui peuvent être cultivés. Avec à la clé, une myco-architecture qui n’a rien à voir avec les maisons des Schtroumpfs.

En 2014, la tour Hy-Fi réalisée à base de champignons et de tiges de maïs hachées a poussé dans la cour du musée new-yorkais MoMA PS1. Ce pavillon éphémère est l’œuvre des architectes du studio américain The Living qui ont développé en collaboration avec Ecovative, une brique biodégradable particulière, faite de ces sous-produits agricoles. Hy-Fi représente la première structure à grande échelle, composée de briques de mycélium (10 000), cultivées en 5 jours. À la fin de l’exposition, cette structure enforme de cylindres incurvés a été compostée.

En 2019, la Dutch Design Week à Eindhoven aux Pays-Bas, fut l’occasion de découvrir l’espace de performance, intitulé « The Growing Pavilion » (« le pavillon qui grandit »). À travers ce projet, le designer Pascal Leboucq de Company New Heroes, montre les possibilités et surtout la beauté organique des matériaux biosourcés. Selon lui, le mycélium ne doit pas seulement être perçu comme une alternative aux matériaux… (Suite de l’interview dans le magazine N°17)