La flambée des prix est une conséquence de la mondialisation, mais le pire n’est-il pas à venir ? La construction ne va-t-elle pas entrer véritablement dans un marché mondialisé qui va nous forcer à véritablement améliorer notre productivité, comme c’est arrivé dans l’automobile dans les années 80 ?
PASCAL
CHAZAL
ceo de
PATCH CONSEIL
Nous assistons à une flambée des prix des matériaux sans aucun précédent, le cuivre, l’acier, le bois connaissent des hausses spectaculaires et incompréhensibles mettant à mal toute une économie. Ce phénomène est incontestablement lié à la sortie de crise du Covid-19. On assiste à un décalage temporel entre la reprise de la demande et l’offre qui ne suit pas. Les raisons sont différentes en fonction des matériaux, mais montrent que le phénomène de la mondialisation est en train de toucher de plein fouet le monde de la construction. La tension est telle que pour certains produits, les fournisseurs au-delà de la flambée des prix, sont parfois dans l’incapacité à donner des délais de livraison.
CETTE CRISE EST-ELLE CONJONCTURELLE, STRUCTURELLE OU ANNONCIATRICE D’UN NOUVEL ÉQUILIBRE MONDIAL ?
La Chine, forte consommatrice d’acier a redémarré son activité sur les chapeaux de roues, redémarré ses usines et crée un appel d’air, entraînant une pénurie mondiale et une forte hausse des prix sans précédent. La reprise de l’économie américaine, dans un pays où 80% des maisons individuelles, son construites en bois, entraîne une flambée de la demande à un moment où les capacités d’offres ne sont pas revenues à un niveau normal. La politique de Donald Trump qui avait décidé de taxer le bois provenant du Canada, jusqu’ici principal fournisseur de son pays, a poussé les entreprises américaines à s’approvisionner en Europe, tout ceci a provoqué une hausse en flèche des prix du bois. Le béton est quant à lui plutôt épargné, produit localement il est moins sujet au phénomène de mondialisation, mais pour combien de temps? N’oublions pas que le béton génère à lui seul, 8% des émissions de gaz à effet de serre et repose sur l’utilisation d’une denrée devenue rare, le sable.
Le changement de comportement des consommateurs n’est pas étranger à cette forte hausse des prix, la prise de conscience écologique, entraîne des comportements d’achats auquel notre monde n’est pas préparé. On voudrait rattraper 40 ans d’immobilisme en quelques mois. Les stratégies bas carbone des gouvernements, poussent par exemple à l’utilisation de… (Suite de l’interview dans le magazine N°14)
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