La Tour Luma, sous le prisme de Franck Gehry

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Hyperstructure à la silhouette torsadée, la Tour Luma se dresse à Arles, à la lisière du Parc des ateliers, ancienne friche de la SNCF où se déploient les activités artistiques de la Fondation Luma. « Ce bâtiment imaginé par Frank Gehry présente une façade ornée de briques en acier inoxydable. Ce matériau propre au travail de l’architecte, restitue toutes les variations lumineuses du ciel et confère au bâtiment un aspect en perpétuel changement », indique la fondation Luma.

ADRIAN-DEWEERDT

Comme souvent dans le travail de l’architecture, la complexité géométrique requiert des systèmes de préfabrication. Pour la Tour Luma, culminant à 56 mètres de hauteur, 8 300 mètres carrés de panneaux préfabriqués ont été construits pour la façade. « Par ailleurs, Franck Gehry, fait un usage extensible du BIM dans sa pratique corrélée à sa démarche industrielle valorisant les formes de préfabrication. Il est l’un des pionniers du BIM dans l’architecture », précise Éric Perez, directeur de Myamo, société d’assistance à maîtrise d’ouvrage en charge du projet de la Tour Luma.

11 500 blocs inox aux dimensions et déformations variées ont demandé à la société Citynox, une approche innovante – conception d’un nouveau système d’accroche de plaques de béton, en forme de tripode. En outre, la coque métallique en inox fait paroi à l’eau. Ce bâtiment rappelant les écailles argentées réfléchissantes des poissons, a demandé un travail colossal : 15 000 mètres carrés d’espaces intérieurs répartis sur douze étages, 1 600 tonnes de structures métalliques, 1500 tonnes d’armatures et 12000 mètres cubes de béton dans le noyau de la tour.

Pour compléter le tout, un grand cylindre, le « drum », sorte de tambour de verre de 54 mètres de haut est pris en étau entre plusieurs blocs de béton. Composé de 670 tonnes de vitrages, il apporte une belle assise à ce nouveau phare de la culture arlésien.

VIRGINIE SPEIGHT