Le concept d’industrialisation de la construction est complexe et ne peut pas être résumé dans la préfabrication à l’usine et l’assemblage sur chantier.
Ce concept évolue en plusieurs sous-domaines formant quatre catégories principales :
- Industrialisation du produit à travers la standardisation, la normalisation, la modularisation, le DfMA
- L’industrialisation par la technologie des machines : la mécanisation, l’automatisation, la robotisation
- L’industrialisation par le management et l’organisation : le Lean Construction
- L’industrialisation par les systèmes d’information : l’utilisation de la maquette numérique (BIM)
La complémentarité entre les quatre catégories peut être la clé d’une amélioration constante de la productivité et de la qualité et permettre à l’industrialisation de déployer tout son potentiel. Parmi ces catégories il y a deux méthodes qui sont particulièrement associées afin de tirer tous les avantages de chacune, qui sont le DfMA et le BIM. Le DfMA (Design for Manufacturing and Assembly), la conception orientée vers la fabrication et l’assemblage, ne veut pas uniquement dire la préfabrication. Elle pousse le processus de la construction encore plus loin de la conception jusqu’à l’assemblage. Cette méthode de conception est utilisée d’une manière collaborative afin de simplifier et d’optimiser pleinement la structure, de réduire les coûts de fabrication et d’assemblage et de quantifier les améliorations. Ce processus permet d’identifier, de calculer et d’éliminer les déchets ou l’inefficacité dans la conception du bâtiment. Pour réussir cette démarche, le travail collaboratif, le transfert et le partage d’informations entre les différentes parties prenantes sont indispensables.
Il est alors clair que le BIM et le DfMA sont des partenaires idéaux. Le BIM et le DfMA ont reçu une attention accrue au cours de la dernière décennie, faisant l’objet de programmes gouvernementaux à Singapour et au Royaume-Uni et de multiples projets de recherche à travers le monde.
Parmi les travaux les plus connus, on peut citer le rapport « BIM for DFMA essential guide » 2016) développé par la BCA (Building Construction Authority) à Singapour et le rapport (RIBA plan of work DfMA 2013) développé par RIBA au Royaume-Uni (Royal Institute of British Architects). À l’issue de ces initiatives, plusieurs enseignements et recommandations ont été formulés ; les avantages de ces approches deviennent plus clairs. Il a été constaté que le BIM utilisé pour le DfMA offre une série d’avantages tout au long du cycle de vie d’un projet…
Photos par Joyce Benoist