MAÎTRISE D’OUVRAGE Covivio (co-investisseur et copromoteur), Hines France (copromoteur),
Assurances du Crédit Mutuel (co-investisseur).
ARCHITECTE PCA-Stream.
MAÎTRISE D’ŒUVRE GÉNÉRALE groupe Vertical Sea.
BIM MANAGER Synthesia.
BUREAUX D’ÉTUDES Structure bois Gustave / Structure béton Khephren / Façades VS-A
ENTREPRISES Mathis / Rinaldi
Structural / Multispé / Axima / Apilog /
Ineo / Otis / Topager.
MANDATAIRE Spie Batignolles
Île-de-France.
CONTRÔLEUR TECHNIQUE
Bureau Veritas.
INTERVENTION ARTISTIQUE
Pablo Valbuena.
QUINZE ANS DE RECHERCHE
Philippe Chiambaretta, architecte PCA-Stream, le présente comme un bâtiment manifeste au service de l’innovation architecturale et urbaine. Nous sommes à Paris, dans le XVIIe arrondissement, au cœur du quartier Clichy-Batignolles. Baptisé «Stream Building» du nom de l’agence, il traduit dans ses innovations près de quinze ans de recherches du Stream Lab, unité de recherche PCA-Stream, autour des nouveaux usages et enjeux de la ville de demain. « Un hub relationnel et productif qui dynamisera cette nouvelle centralité du Grand Paris en concentrant toutes les activités d’une vie urbaine intense dans l’esprit de la “ville du quart d’heure” », notamment au regard des besoins engendrés par le Palais de Justice de Paris de Renzo Piano, dont il partage le parvis. Bâtiment privé d’intérêt général tout en longueur, il est composé d’un socle largement ouvert avec restaurants et commerces de bouche, de cinq niveaux de bureaux offrant des plateaux ouverts, d’une résidence hôtelière et d’un restaurant avec rooftop.
PRÉFABRICATION ET STRUCTURE BOIS POTEAUX-POUTRES
La structure mixte bois-béton (noyau béton et système bois poteaux-poutres) vise l’optimisation du bilan carbone de l’édifice. Elle est complétée par un dispositif de préfabrication, notamment pour les planchers, les salles de bains et les modules de façade, l’ensemble autorisant un chantier rapide aux nuisances limitées dans un site aujourd’hui dense. « Les défis architecturaux et techniques de ce laboratoire de mixité fonctionnelle, classé ERP, ont été relevés via l’élaboration d’une trame modulaire favorisant la réversibilité », explique Philippe Chiambaretta. Ainsi, les plateaux accueillent aujourd’hui des bureaux qui pourront être transformés en logements demain, et inversement, sans engendrer de travaux de structure. Matériau encore expérimental à cette échelle, le bois est volontairement visible à tous les étages, tandis que l’ossature se prolonge en pointe du bâtiment par un exosquelette qui procure un mouvement à l’immeuble et met en valeur sa structure, notamment par un éclairage nocturne alimenté en énergie par la centrale photovoltaïque.
CONCEPTION BASÉE SUR L’IDÉE DE MÉTABOLISME
« Le bâtiment est conçu comme un organisme productif qui transforme ses ressources selon des logiques circulaires de synergies entre espaces. » Ainsi, il est doté d’une toiture productrice conçue avec la start-up Topager, selon le principe de l’agrivoltaïsme, soit 400 m2 de panneaux photovoltaïques combinés à 300 m2 d’agriculture urbaine. Le jardin permet d’amoindrir l’effet d’îlot de chaleur et d’absorber une partie des eaux pluviales. Le tout est en lien avec une faille végétale en façade sud et avec une façade houblonnée au sud-est. La houblonnière offre ainsi une protection thermique passive sur la façade – lumière en hiver, ombre en été – tout en alimentant une microbrasserie en sous-sol, laquelle peut produire jusqu’à 20000 litres de bière. Celle-ci est consommée sur place dans les bars et restaurants de l’immeuble, dans une logique de circuit court, à l’instar des légumes et aromates du potager. En lien avec la brasserie, un composteur recycle les déchets (houblon, déchets organiques des restaurants), alimentant en retour les cultures du toit. Et la boucle est bouclée.