Willkommen au modulaire 3D en bois

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En Allemagne, pour la première fois dans son histoire, le modèle économique de la Fertighaus, icône de la construction préfabriquée, est remis en cause. La raison ? Une diminution sensible du carnet de commandes. Mais qu’à cela ne tienne, le modulaire 3D en bois est entrain de prendre le relais pour les ouvrages non résidentiels intermédiaires.

Par Jonas Tophoven

Woodie, à Hamb ourg,par Sauerbruch Hutton. Plus grand bâtiment résidentiel en Allemagne et peut-être au monde en modulaire bois

L’Allemagne est le pays de la préfabrication parce que le pays de Goethe ne raisonne qu’en termes industriels. La preuve : l’industrie automobile, au grand dam des écologistes locaux, y occupe une telle place que ses procédés de production sont guettés de toutes part pour y trouver la recette magique du bonheur. Mais l’arrivée de Tesla a montré les limites de la pensée industrielle automobile. Et c’est du côté de la Fertighaus qu’il conviendrait désormais de se tourner admiratifs. Pas pour la production d’éléments 2D finis en atelier, une approche qui piétine, mais plutôt pour le concept commercial des PME de ces Fertighaus. Là-bas, le client est poussé non seulement vers le clés en main, mais aussi vers l’acquisition de tout l’aménagement intérieur de ces maisons et de leurs meubles. Le montage est géré par les meilleures entreprises en quelques jours, avec l’aide de quelques compagnons, chacun prenant le « lead » à tour de rôle en fonction de l’évolution du chantier. Schröder et Weber Hausauront ainsi marqué l’histoire de la construction européenne. Reste que, aujourd’hui, ce modèle bute sur plusieurs obstacles. Premièrement, le marché de l’export ne lui est guère favorable. Depuis quinze ans, les Français ont échappé au déferlement de la vague Fertighaus, grâce notamment à la décennale qui a rebuté les acteurs allemands de la maison clés en main, plus à l’aise chez eux. Deuxièmement, le foncier manque sur les terres allemandes et la population diminue, remplacée par des migrants dans l’incapacité d’acquérir des maisons individuelles de ce type. Troisièmement, la matière de base de la Fertighaus, le bois d’ingénierie en épicéa, est confrontée à la crise climatique…  (Suite de l’article dans le magazine N°23)