En route vers la 3ème révolution urbaine

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Si le terme Smart City est dans l’air du temps, une vision d’ensemble, holistique, intégrant à la fois les défis inédits auxquels l’Humanité est confrontée, ainsi que la mutation de nos activités consécutives au numérique semble aujourd’hui plus que nécessaire. À l’évidence, on ne peut imaginer la « Ville de Demain » ou la Smart City en conservant les lunettes d’hier.

La crise sanitaire a démontré indéniablement ô combien le numérique avait imprégné notre vie quotidienne pour devenir incontournable et partie intégrante de notre société. Si certains souhaiteraient encore retourner à la situation d’avant-crise, tous les indicateurs nous démontrent que tout retour à la normalité est juste aujourd’hui impossible et qu’il est désormais temps de penser à une nouvelle normalité.

Cette crise nous a précipité brutalement dans ce monde numérique sans lequel nous n’aurions pu poursuivre nos activités, en démontrant instantanément les bénéfices pour bon nombre d’entre nous, à commencer par la possibilité par exemple de travailler ou d’étudier à distance, avec une réduction sur nos temps de déplacement tout en améliorant notre impact environnemental. Bien entendu, ce modèle poussé à l’extrême a ses limites mais une situation intermédiaire, hybride reçoit désormais un écho de plus en plus favorable. Il est acquis que sous l’impact du numérique toutes les activités humaines ont changé et plus rien ne sera plus comme avant.

Il s’agit en effet d’une mutation majeure et tandis que la plupart des bâtiments ont été pensés à la base pour porter l’exercice d’une seule activité humaine (travailler, se cultiver, se soigner, apprendre, se loger, se restaurer, se réunir,…), nous constatons qu’il est tout à fait possible d’effectuer ces activités dans des espaces pluriels, multi-usages grâce aux outils digitaux. Par ailleurs, face aux défis actuels de société, notamment environnementaux, économiques et sociétaux, nous sommes contraints de changer rapidement de modèles et modes de vie et cela passe nécessairement par une refonte des bâtiments et des villes et de l’usage que nous en faisons.

Telosa, tour iconique, BIG

À titre d’exemple, face à l’urgence de réduire nos émissions de CO2, il est juste impensable de continuer d’avoir des bâtiments occupés que 33% de leur temps en moyenne ou des véhicules utilisés qu’à 5% du temps tandis qu’ils occupent plus de 50% de l’espace urbain. Il est donc temps de repenser fondamentalement notre urbanisme et de l’adapter à la fois à la mutation de nos activités et de répondre aux défis actuels à commencer par la réduction de notre empreinte carbone sachant que les villes à elles seules sont responsables pour plus de 70% des émissions de gaz à effet de serre. Il ne s’agit là pas d’un énième ajustement mais d’une véritable révolution…  (Suite de l’interview dans le magazine N°15)