« La réhabilitation porte la volonté de réinventer l’existant »

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Par nature, la réhabilitation impose une approche holistique, qui va au-delà de l’empreinte carbone du bâti ou de la consommation énergétique, en plaçant au cœur du projet une dimension sensible où s’imbriquent l’histoire et la culture du territoire dans lequel le projet s’inscrit.

Lauranne Schied,
CEO fondatrice de LSRE

La réhabilitation porte la volonté de réinventer l’existant. Adoptant une logique de « less is more » de Mies van der Rohe (littéralement « le moins est le plus »), elle place la nécessité et le courage d’articuler des projets réfléchis, où chaque geste effectué porte des répercussions multiples et engage des acteurs conscients. Or, aux yeux des acteurs de la construction, elle est souvent perçue comme trop coûteuse, trop compliquée ou trop lente. Elle revêt en effet une complexité certaine et pose de multiples défis. Encore trop peu développée dans le secteur de l’immobilier, elle est pourtant considérée par certains professionnels comme une réelle opportunité pour repenser la transformation de nos territoires.

Des règles du jeu en constante évolution

Si, jusque-là, la notion de performance énergétique n’était pas intégrée comme critère de décence, la loi Climat et Résilience concrétise, avec ses 69 articles, les ambitions écologiques du Gouvernement. Voté en juillet 2021, le Titre V, « Se loger », offre un panel de mesures pour éradiquer les « passoires thermiques », qui vont dans le sens de la rénovation écologique des bâtiments. Un texte motivé par l’absence de dispositifs pour atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050, pour soutenir les ménages et les multiples acteurs économiques dans une transition plus respectueuse de l’environnement. Il était donc nécessaire de réévaluer les dispositifs existants et d’en créer de nouveaux.

Au-delà du bâti, les dispositifs portent également sur la biodiversité et l’artificialisation des sols – une réduction de moitié est attendue d’ici la fin de l’année 2023 pour atteindre zéro artificialisation nette en 2050. Un objectif des plus ambitieux, qui s’accompagne de multiples mesures déployées sur les territoires afin de sanctuariser environ… (Suite de l’article dans le magazine N°21)