Sur l’esplanade cravatée et bétonnée de La Défense (Paris) se dresse Aqua Mater, un pavillon monumental en bambou qui redonne de l’attrait au quartier. Une structure éphémère construite hors-site signée par l’architecte colombien Simón Vélez, chantre du bambou et du biomimétisme.
L’installation Aqua Mater, parrainée par l’Unesco, nous plonge dans une collection fascinante de photographies de l’artiste franco-brésilien Sebastião Salgado : une expérience immersive et sensorielle qui a pour thème l’eau. 1 000 m2 de surface en bambou, 60m de long, 10m de haut et, pourtant, grâce au mode constructif hors-site, ce dispositif complexe n’a nécessité que 2 mois de montage. L’architecte Simón Vélez a puisé son inspiration, comme souvent, dans les « malocas » amérindiennes d’Amérique du Sud, de grandes maisons communautaires soutenues par 4 piliers, avec un toit en feuilles de palmiers et des hamacs pour seuls mobiliers. Ce bâtisseur a acquis une renommée internationale en popularisant des matériaux indigènes peu transformés, avec un penchant affirmé pour le bambou Guadua d’Amazonie, sur lequel il s’est appuyé pour la réalisation de ce pavillon éphémère. Le Guadua, surnommé « l’acier végétal », s’avère plus résistant que l’acier. « High-tech », il possède d’incroyables propriétés physiques et mécaniques, une capacité inégalée à absorber le CO2 de l’atmosphère et à produire de l’oxygène. Son utilisation a été déterminante pour mener à bien le projet Aaqua Mater : rapidité de production et d’assemblage, prix modique, qualités esthétiques, atouts écologiques, etc. Fait notable, on doit cette réalisation au mécénat de compétences de Vinci Construction, qui a pris en charge l’intégralité de la construction.
virginie speight