Œuvrant à quatre mains depuis 20 ans, Ronan et Erwan Bouroullec redéfinissent l’espace et ses usages grâce à un design modulaire original, jouant sur la répétition. Un fil rouge que l’on retrouve dans la plupart de leurs créations poétiques et pragmatiques célébrées dans le monde entier.
Associer des qualificatifs au travail multiprimé de Ronan et Erwan Bouroullec et honoré par les plus grands musées est forcément réducteur, néanmoins leurs objets ou leur micro-architecture s’inscrivent dans une démarche sensible où la simplicité et la fonctionnalité riment en partage. Leurs créations sont éditées par les industriels de renom tels que Vitra, Magis, Alessi, Established & Sons, Axor Hansgrohe, Kartell, Kvadrat, Cappellini, Ligne Roset… Sans oublier une activité de recherche avec la Galerie kreo et les projets d’architecture.
Partir d’une forme répétée à l’infini est une constante chez les frères Bouroullec. À l’origine, si l’on en croit l’anecdote, un oncle professeur en école d’arts, les aurait initiés à travailler la conception d’objet en assemblant des balles de ping-pong. En somme, les prémices du design modulaire qui va parcourir par la suite toute leur œuvre. En 2004, un ingénieux système modulaire en plastique coloré baptisé «les Algues» voit le jour. Des modules d’architecture intérieure et des éléments décoratifs sont à configurer et à assembler au gré de chacun – panneau mural ou cloison pour délimiter deux espaces sous forme de fin rideau ou de paravent. La force de ce dispositif réside dans son inspiration biomimétique et son nombre infini de combinaisons, fruit d’une production en série. Ces éléments identiques, aux formes organiques évoquant des plantes, s’accrochent aisément les uns aux autres grâce à des attaches situées à chaque extrémité des branches.
Erwan et Ronan Bouroullec ont suscité à nouveau l’émerveillement avec «Clouds», des étagères modulables, empilables en forme de nuage aux coloris variés, et réalisée en polyéthylène selon un procédé de fabrication écoresponsable. Les module se … (Suite de l’article dans le magazine N°14)