Dans le sens donné aux « vies vertes », les façades végétalisées ont montré qu’elles ont acquis leur place dans l’architecture urbaine, entraînant de nouvelles approches dans la construction. L’introduction des drones pourrait accompagner le mouvement.
En 1989, le botaniste français Patrick Blanc a déposé un brevet de mur végétal – une technique très efficace où la façade est d’abord isolée par des plaques de PVC, puis une double feutrine attachée aux plaques de PVC où chaque graine est introduite à la main. La réussite de ce procédé tient à l’entrelaçage des racines. L’eau d’arrosage est connectée en réseau à l’eau des robinets et versée depuis le haut de la façade. Ces façades sont connues mondialement (Paris, Sydney, Singapour, Doha, São Paulo, etc.) avec d’immenses envergures. En 2013, le botaniste a réalisé un des plus grands jardins verticaux où se côtoient près de 100 000 plantes. Toutefois, nous sommes en droit de nous interroger sur l’impact de ces murs végétaux, à savoir s’ils sont réellement un progrès en termes d’environnement ou un simple déguisement des façades. Quels types d’architecture et de matériaux en façades seront appropriés pour relever le défi écologique des villes ? Comment les nouvelles technologies de la construction 4.0 (traitement de l’image, données, drones, BIM) peuvent faciliter le développement de la construction et de la maintenance des façades végétales ?
Défis de la construction de ces murs vivants
On estime le marché mondial des murs végétaux à plus de 800 millions de dollars en 2021. Il devrait grimper à près de 1,6 milliard de dollars en 2027, soit une progression annuelle de 10 %. Il est important de planter de grandes surfaces sans grever les budgets. Les méthodes sont encore relativement artisanales, sans parler des coûts très élevés pour les particuliers : à peu près 500 euros du mètre carré. Toutefois, un nombre significatif de municipalités développent des politiques d’encouragement à la création de jardins verticaux. Lille notamment, attribue des subventions aux particuliers comme aux entreprises pour « verdir » les toits, les façades de leurs locaux, appartements ou maisons. Afin de maintenir les murs vivants, on a besoin de systèmes… (Suite de l’interview dans le magazine N°16)