L’homme, le métavers et la construction

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Alors que vous jonglez entre les dernières nouveautés technologiques, intégrant le BIM (Building Information Model), le jumeau numérique, l’IdO (Internet des Objets) ou les nouveaux capteurs sur chantier, voilà qu’émerge le métavers, souvent associé à la création du Web 3.0 et au développement de la blockchain.

Zoubeir Lafhaj, professeur des Universités à
Centrale Lille, titulaire de la Chaire Construction
4.0 et président de l’Institut français de la
Construction Lean ; coauteur en 2020 du livre
La Blockchain dans la construction.

Décryptons ensemble ce que signifie le « métavers », son émergence et ce qui pourrait concrètement changer dans cette nouvelle ère.

Le métavers, c’est quoi ?

Ce terme (« metaverse » en anglais) a été créé en 1992 par le romancier Neal Stephenson. C’est la contraction de « meta », préfixe d’origine grecque (« ce qui dépasse, ce qui englobe ») et « univers », qui fait référence à l’ensemble de tout ce qui existe. Le métavers propose de vivre collectivement une réalité virtuelle et augmentée en interagissant avec les avatars des personnes réelles physiquement perfectibles. Une des clés de l’immersivité réside dans la possibilité pour les participants d’interagir avec des objets qui meublent l’environnement virtuel. Les créations de ces objets sont infinies. Le métavers devra être persistant, interopérable, permettre des expériences synchrones, n’avoir aucune limite de participants, avoir sa propre économie. Un avant-goût de son utilisation est décrit dans l’Oasis du film Ready Player One réalisé par le cinéaste Steven Spielberg.

L’ascension du métavers sera rendue possible grâce à l’arrivée de l’Internet immersif, appelé également Web 3.0. Internet a été développé en 1989 avec le Web 1.0. Nous utilisons actuellement le Web 2.0 qui permet d’utiliser les mobiles, le cloud, les réseaux sociaux, etc. La troisième génération d’Internet est en cours de développement : il s’agit du Web 3.0, appelé « Internet immersif ». Il vise l’objectif d’interconnecter les données entre elles de manière décentralisée pour permettre d’y accéder plus rapidement et de manière plus personnalisée. L’une des principales fonctionnalités du Web 3.0 est l’omniprésence. C’est ce cadre qui sera utilisé pour mettre en œuvre les maisons intelligentes connectées avec l’IdO. Le Web 3.0 est propulsé par quatre autres spécificités technologiques qui lui permettront d’aller plus loin… (Suite de l’article dans le magazine N°18)