Objectif : réaliser 50 % de l’immobilier neuf en hors-site d’ici 2031

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La création, en 2023, d’une charte et d’une association pour le développement de la construction hors-site a marqué une grande étape. Ses objectifs : structurer la filière du hors-site et créer les conditions de son déploiement en embarquant l’ensemble des acteurs. Trois maîtrises d’ouvrage – 3F, Grand Paris Aménagement et Société du Grand Paris –ont initié cette réflexion et entraîné dans leur sillage le conseil de l’ordre des architectes (CNOA). Stéphan de Faÿ, directeur général de Grand Paris Aménagement, revient pour nous sur les conditions de son élaboration.

Stéphan de Faÿ, directeur général de Grand Paris Aménagement

Depuis combien de temps Grand Paris Aménagement s’intéresse-t-il au hors site ?

Stéphan de Faÿ : Au-delà de la construction hors-site proprement dite, cela fait maintenant trois ans que nous nous sommes posé la question des enjeux en matière d’orientation de la construction, en particulier de la production de logements, pour répondre à ce triple enjeu : faire mieux, plus vite, moins cher. En tant que prescripteur majeur en Île-de-France (3 à 15 % des volumes construits selon les années), nous portons une responsabilité car notre production a un impact qui peut être positif ou négatif en fonction de nos orientations. D’où cette réflexion. En 2021 et 2022, un gros travail a été réalisé pour aboutir à un socle d’exigences applicables au logement. Socle qui va progressivement s’élargir à d’autres classes d’actifs. Il s’agissait pour nous d’aborder ces exigences – qui touchent au confort, à la pérennité, à l’impact environnemental – avec un souci d’influer sur des pratiques en vue de leur reproductibilité. En partant du principe que, compte tenu de l’importance des enjeux – sociétaux, environnementaux et économiques –, il n’est plus possible de faire comme avant. Dit ainsi, cela semble très réducteur, mais il nous faut embrasser une dimension qui est aujourd’hui beaucoup plus globale.

Par exemple ?

C’est une réflexion à 360°. Cela va du nombre de logements par palier (qui renvoie directement à la qualité du vivre ensemble) à des critères de taille de copropriété pour qu’elles soient vivables, à la perte de savoir-faire des architectes par rapport au chantier – j’y reviendrai à propos du hors-site –, ou encore à la capacité des bâtiments à être des supports de biodiversité. Notre préoccupation porte aussi sur l’économie, notamment par la sobriété des matériaux, et sur l’aspect monétaire car aujourd’hui le… (Suite de l’article dans le magazine N°24)