La valeur est un concept central dans plusieurs domaines, notamment l’économie, la finance, le commerce, l’industrie… Que recouvre ce terme ? Qu’en est-il si on l’applique au secteur de la construction ?
En raison de leur nature plurielle, de nombreux chercheurs et auteurs dans la littérature ont décrit la valeur comme vague. La valeur, en tant que concept théorique, semble également subjective.
La valeur est une affaire de démocratie, de justice, de culture, de religion. Les investissements, les prises de risque, la R&D, l’innovation se développent avec des personnes, des organismes, des associations, des états avec qui des valeurs de toute nature vont être partagées. La valeur est actuellement un mot très utilisé. Les clients cherchent à acheter « au meilleur prix » et « au meilleur rapport qualité-prix » ; les acheteurs se dirigent vers le secteur « de valeur » du marché ; les entrepreneurs créent des entreprises sur la base d’une « proposition de valeur ».
Tous ces usages ont un sens (légèrement) différent. Dans le secteur de la construction, un bon rapport qualité-prix signifie qu’il faille obtenir au prix le plus bas possible. Il s’agit d’une vision générique et banalisée de la construction, suffisante pour obtenir un permis de construire, satisfaire aux réglementations en matière de construction et répondre aux critères de superficie et de spécification de sa fonction. Il semble toutefois de plus en plus évident que l’adoption d’une méthodologie unique pour mesurer et démontrer la valeur de l’environnement bâti est une erreur.
Il ne suffit pas de comprendre les outils ; nous devons partager un langage commun. De la conception initiale d’un bâtiment en passant par sa construction puis son usage et allant jusqu’à sa destruction, toutes les parties prenantes du projet sont des clients potentiels où chacun veut trouver la valeur dans son projet. Il est nécessaire de transférer de nouvelles connaissances sur la valeur d’une bonne conception, en ciblant un public particulièrement large. Avec la catastrophe liée à la pandémie et les nouvelles normes environnementales, le besoin de construire localement, d’investir dans une logistique et supply chain durable prennent également de la valeur pour la société. Le virage de la modernisation… (Suite de l’interview dans le magazine N°14)