2300 m² de plancher préfabriqué pour le campus GEM

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Ce premier programme de référence pour le plancher préfabriqué Azurtec/Placo démontre l’intérêt d’assembler les éléments constructifs en amont du chantier. Cette solution répond également aux vœux des architectes qui ont souhaité que le bois soit présent à l’intérieur du bâtiment, ainsi qu’à la nécessité de répondre aux problématiques feu, isolation acoustique et faible épaisseur.

Le système de plancher de 4 à 7,2 m de portée repose sur la structure poteaux-poutres en façade et sur les voiles en béton des noyaux de circulation (escaliers, ascenseurs et sanitaires), positionnés au centre des bâtiments.

« Le principal défi de la filière bois est de pouvoir répondre à la forte demande ,elle-même accentuée par la mise en place de la RE2020. Pour cela, la filière doit sortir du cadre purement matériaux et se rapprocher de tout l’écosystème habituel afin d’adapter l’ensemble des produits du bâtiment à la construction bois. Car dans nos bâtiments, il y a 30 % de bois et 70 % d’autres matériaux », expliquait Franck Mathis, président de Mathis Construction Bois, lors du Forum international bois construction, en juillet 2021. À l’époque, il présentait le système Azurtec/Placo, un procédé innovant de plancher structurel préfabriqué. Résultat d’un partenariat entre Mathis, Placo et la Business Unit (BU) solutions modulaires et hors-site de Saint-Gobain Solutions France, cette solution technique, dédiée aux logements et aux immeubles du secteur tertiaire, répond à toutes les problématiques récurrentes dans la construction bois : tenue au feu, isolation acoustique et limitation de l’épaisseur des planchers.

Usinage et recoupe sur mesure

Elle est aussi entièrement dédiée à la construction hors-site : « Nous l’avons conçue dans l’optique de simplifier la mise en œuvre de ces planchers par les charpentiers, en intégrant à l’atelier la pose des plaques de plâtre », précise Adrien Barbey, directeur de la BU solutions modulaires et hors-site de Saint-Gobain Solutions France. Ainsi, très concrètement, le procédé se compose du plancher CLT nervuré Azurtec classique proposé par Mathis et d’un écran thermique constitué de deux plaques de plâtre techniques (Placoplatre BA18S Marine), celles-ci étant prédécoupées aux dimensions souhaitées au centre d’usinage et de recoupe sur mesure de Placo. L’écran thermique est placé entre le CLT et les nervures en lamellé-collé : « Avec cette approche, non seulement nous simplifions la mise en œuvre et réglons la problématique feu, mais nous supprimons aussi le faux plafond et optimisons l’épaisseur du plancher », se félicite Adrien Barbey. En effet, l’interposition des plaques de plâtre permet de réduire l’épaisseur du CLT de 4cm, d’où une économie importante de matières premières sur la structure à l’échelle du bâtiment. Soit un avantage financier et environnemental. De même, à hauteur de plancher équivalente, ce système offre des portées supérieures à celles des panneaux CLT, réduisant le nombre de poutres métalliques porteuses nécessaires (gain de poids et de matières premières). Sachant que le procédé dans son ensemble bénéficie d’une FDES et que la résistance au feu REI60 a été validée par appréciation de laboratoire (APL) au CSTB.

Réponse esthétique

Depuis sa présentation l’année dernière, un premier chantier significatif a été réalisé. Il s’agit du campus parisien de Grenoble école de management (GEM) à Pantin (93), dans le nouveau quartier de la ZAC du Port. Plus de 2300 m2 de plancher ont été posés. Ce programme, confié aux architectes de l’agence ChartierDalix, accueillera à terme 1500 étudiants. L’établissement, dont on attend la livraison en 2023, comprendra un auditorium de 300 places, 20 salles de cours, une cafétéria, des salles de réunion, des espaces collaboratifs et une terrasse événementielle en toiture, avec jardin accessible offrant une vue sur le canal de l’Ourcq. Le système trouve ici toute sa place et répond pleinement à la volonté des architectes de valoriser le bois à l’intérieur du bâtiment. En effet, comme l’écran thermique en plaques de plâtre est préassemblé en sous-face du CLT, les nervures en bois lamellé-collé restent apparentes, ce qui ne serait pas le cas avec une autre solution.

Outre le design, cette option a permis de répondre plus facilement au besoin de confort acoustique : « Le choix, expliquent les équipes, s’était initialement porté sur un plancher bois-béton, pour lequel il fallait prévoir un traitement acoustique, soit sur le plafond, soit en mural, a minima pour 60 % de la surface de plancher des salles de classe. » Avec le plancher nervuré, il a été possible d’intégrer, à même les surfaces, des matériaux nécessaires au traitement acoustique du projet. Soit, très schématiquement, la mise en œuvre d’une chape de béton sur des matériaux résilients sur la dalle CLT et la pose en sous-face d’un faux plafond acoustique entre nervures bois. Ces solutions jouent à la fois sur l’absorption et sur les bruits de chocs. Une conception qui s’appuie sur une étude acoustique complète réalisée par Placo et Mathis au CSTB, avec 45 essais sur 11 configurations d’épaisseurs et de variantes de finitions. De quoi satisfaire les architectes : « Sur le plan esthétique, le projet est très parlant. Nous avons pu conserver un maximum de bois apparent, par le biais des nervures. C’est toute l’intelligence de ce type de plancher. »

Autre point de satisfaction, la rapidité du chantier. Ici, la livraison et la mise en œuvre des 2300 m2 de plancher se sont achevées en juillet 2022, après quatre mois de travaux. Un temps très court que la maîtrise d’œuvre a fortement apprécié.