Le débat continue… Après notre table ronde sur la place de l’architecte dans la construction hors site, cinq professionnels livrent leur regard sur un nouvel enjeu : comment inscrire le hors site dans les dynamiques locales et territoriales, et quel rôle l’architecte peut-il jouer dans cette intégration ? Car construire hors site ne signifie pas importer des modules standardisés ou des façades 2D depuis des usines lointaines. C’est au contraire une opportunité d’associer entreprises, artisans et fournisseurs locaux pour dynamiser l’économie, valoriser les savoir-faire et concevoir des projets en phase avec les spécificités culturelles et environnementales des territoires.
Construire hors site sans faire hors sol
Emmanuel Coste, président de Coste Architectures
Après avoir posé les enjeux du hors site et esquissé les contours d’une révolution architecturale, ce deuxième volet explore une clé essentielle de cette transformation : l’inscription de cette nouvelle manière de construire dans une dynamique locale et territoriale. Car si l’industrialisation transforme nos modes de production, elle ne doit pas effacer les territoires ni ceux qui les font vivre. Le risque d’une standardisation déconnectée est bien réel : productions centralisées, filières éloignées, affaiblissement des savoir-faire. Pourtant, le hors site peut devenir un véritable levier d’ancrage territorial, à condition d’être pensé autrement. Cela suppose que les architectes, les collectivités, les maîtres d’ouvrage et les filières s’en saisissent ensemble : en connectant ateliers de préfabrication et entreprises de proximité, en valorisant les ressources humaines et matérielles locales, en repensant la commande publique autour des circuits courts…
Marjolaine Bichet,
Bertin Bichet Architectes
« L’ancrage territorial est une condition de pérennité pour le hors site.»
Nous menons depuis 2022 un projet de recherche-action sur sept ans, accompagné par la Banque des Territoires, pour développer trois démonstrateurs de logements hors site en Loire-Atlantique. Notre objectif : montrer qu’il est possible de construire hors site tout en s’appuyant sur des ressources, des compétences et des filières situées à moins de 150 km du lieu de chantier… (Suite de l’article dans le magazine N°29)
