La Startup américaine
Katerra, située sans surprise dans la Silicon Valley réveille le domaine de la construction immobilière en le sortant de son immobilisme, et de ses conditionnements archaïques qui menaient ce secteur droit dans le mur.
A l’origine, Katerra devait être une entreprise de matériaux mais fort heureusement, le co-fondateur et promoteur Fritz Wolf s’est mis en tête de stopper net les gains de productivité négatifs, trop récurrents sur un marché trop fluctuant. Michael Marks, ex PDG et Président du conseil d’administration de Flextronics, fleuron de la technologie mondiale, s’est rallié à lui pour tenter de relever le défi. Sa mission a consisté à métamorphoser le secteur de la construction légèrement sclérosé en processus industriel digne de ce nom. Katerra s’est illustrée par une levée de fond jamais atteinte pour une société de construction qui a eu l’excellente idée d’intégrer verticalement l’ensemble de la chaine de valeur.
Mode d’emploi
Avec l’ensemble de leurs architectes, ils dessinent le projet qu’ils vont fabriquer dans leurs usines puis livrer clé en main, dans un temps réduit au strict minimum. Leur logique est basée sur une véritable vision industrielle, tournée vers la standardisation et le digital. Ils préfèrent par exemple dessiner et produire par eux-mêmes leurs propres robinets. Contrairement à l’offre existante sur le marché, leurs produits répondent aux quatre critères indispensables à leurs yeux : sens du design, fiabilité, ergonomie et économie.
La demande de matériaux est regroupée, qu’il s’agisse de bois d’œuvre, de toiture ou de béton. Il suffit simplement de se rendre directement chez le fabricant pour les éviers, les toilettes et les appareils sanitaires. En somme, cela revient à gérer sa propre logistique à
moindre coût.
Katerra part du principe que pour développer des bâtiments capables d’allier qualité et esthétique, en un temps record et à moindre coût, il faut pouvoir maîtriser l’ensemble du processus de développement, ceci d’un bout à l’autre. À ce titre, Katerra bouleverse le cycle de construction typique de 120 à 150 jours pour les appartements de style jardin en livrant un projet de 24 unités en 90 jours, du début des travaux à la remise des clés aux propriétaires.
Pour autant, la société ne se considère pas à proprement parler comme un constructeur modulaire. La startup se voit plutôt comme une entreprise de technologie dont les systèmes augmentent l’efficacité de la conception et de la construction des bâtiments, en intégrant verticalement toutes les phases.
Dans un contexte, où la pénurie de travailleurs qualifiés dans la construction fait grimper les coûts de main-d’œuvre, tout va dans le sens d’un intérêt grandissant pour la construction hors-site.
Katerra a l’immense mérite de perturber une industrie condamnée à stagner depuis 50 ans. Un rapport de Markets andMarkets Research Private Ltd. sur les bâtiments préfabriqués indique d’ailleurs que le secteur de l’habitation sera en tête de la demande de construction hors-site jusqu’en 2023.
« Voilà un secteur où chaque immeuble est bâti comme s’il s’agissait d’un prototype unique. Si l’on fabriquait aujourd’hui l’électronique de cette manière, avec des dysfonctionnements à toutes les étapes et un investissement quasi inexistant en recherche et développement, un iPhone coûterait 270 000 dollars au consommateur. » Déclare Fritz Wolff, co-fondateur de Katerra.
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