Londres, la ville des tours modulaires

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C’est un projet unique en son genre, et nul doute qu’il sera un précurseur. À Londres, la tour la plus haute du monde en version hors-site, au 101 George Street, fait l’unanimité. Une réponse spectaculaire aux problématiques de densification urbaine, de rapidité et de facilité de construction. Le tout, sans nuire à la qualité architecturale de l’ouvrage.

Les tours sont situées à proximité du centre de transport d’East Croydon (Angleterre), qui offre un niveau de connectivité important avec London Bridge et Gatwick, à seulement 15 minutes. 
Sur un socle en arcades, le bâtiment s’élève en deux tours communicantes décalées l’une de l’autre. Les modules finis en usine, y compris la plomberie et l’électricité, ont été
empilés et solidarisés autour de deux noyaux centraux en béton

Tours et immeubles de grande hauteur sont, après une longue absence, de retour dans les grandes métropoles, en dehors des quartiers d’affaires. Une tendance qui ne touche pas que la France. Toutes les grandes villes européennes sont concernées, sans parler de celles des pays du Moyen-Orient, qui osent la démesure. La raison principale, du moins en Europe, est liée au besoin de densifier la ville pour réduire ou éviter l’étalement urbain. Louable, et surtout politiquement correct – personne n’a constaté un ralentissement du dit étalement, que l’on construise ou non des tours –, car l’argument en cache d’autres. Une tour, à tort ou à raison, signe la modernité et l’attractivité des villes qui sont en concurrence entre elles. En construire, c’est afficher plus ou moins « virilement » son dynamisme économique. Et clairement, nombre d’architectes et de concepteurs rêvent d’en réaliser au moins une fois dans leur carrière. A contrario, quel que soit le mode constructif choisi, et quand bien même le matériau bois serait mis à l’honneur, elles ont toujours mauvaise presse auprès de la population. D’où le travail que mènent les acteurs du secteur – élus, urbanistes, architectes – dans le monde entier sur l’acceptabilité de ces bâtiments. L’avenir nous dira si reconstruire des tours en ce premier quart du XXIe siècle était une bonne idée…

En matière de modes constructifs, on note, bien sûr, beaucoup d’évolutions depuis la dernière moitié du XXe siècle. De nombreux exemples, y compris en France, mettent en avant la construction hors-site. Le plus récent étant celui de la tour Hypérion à Bordeaux (Viguier architecture, urbanisme et paysage). Au niveau européen, c’est en Grande-Bretagne que l’industrialisation est la plus avancée, et depuis longtemps. Difficile de…(Suite de l’article dans le magazine N°20)