Il y a quelqu’un de vertueux au royaume du Danemark

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Il y a ceux qui refusent de jouer le jeu du profit à court terme et veulent concilier rentabilité et responsabilité. Le promoteur immobilier danois Rasmus Nørgaard, fondateur de la jeune entreprise Home Earth, en fait partie. Ce défenseur du hors-site mise sur l’industrialisation du bâtiment, le réemploi des matériaux et la réduction des déchets pour construire mieux, sans épuiser la planète. Et en offrant des loyers que les habitants de Copenhague peuvent assumer.

par Jean-Marie Hosatte

Le programme immobilier de la société danoise Home Earth, à Naerheden, dans la banlieue ouest de Copenhague, dessiné par les architectes des studios de création Effekt et Vandenkunst. 158 logements (du studio au 4 pièces, avec équipements partagés et espaces commerciaux). Sa construction va démarrer au mois de juin. Les locataires sont attendus pour cet été.

Ce pourrait être l’âge d’or des Thénardier. Il y a si peu de logements disponibles et tant de familles à la recherche d’un toit. Mais toutes les villes d’Europe ont mis en place des réglementations contraignantes pour empêcher les marchands de sommeil de se remplir les poches. Et puis, il y a ceux qui possèdent un parc immobilier et refusent de jouer le jeu du profit immédiat maximal. Rasmus Nørgaard, le fondateur de Home Earth, en fait partie. Ce promoteur immobilier danois veut résoudre un problème bien concret, la difficulté des familles à trouver un logement, tout en regardant assez loin pour s’assurer que la construction, l’utilisation et, un jour, la déconstruction de ses immeubles n’auront aucun impact négatif sur l’environnement. Rasmus Nørgaard et son équipe espèrent concilier la satisfaction d’un besoin social urgent vital et la préservation de la nature.

L’économie du beignet

En tentant de résoudre cette équation insoluble, Home Earth s’inspire de «l’économie du beignet», un modèle de développement proposé par Kate Raworth. En 2017, cette économiste, enseignante à Oxford, publie Doughnut Economist : Seven Ways to think like a 21st Century Economist. Dans ce livre, la Britannique propose le beignet (doughnut) comme forme métaphorique d’une économie idéale. Le cercle intérieur du beignet est constitué…  (Suite de l’article dans le magazine N°28)